R. Tobia de Vienne et R. Yehiel de Paris: la créativité des Tossafistes dans une période d’incertitude

Abstract

Dans son chapitre sur les principaux Tossa¬fistes français du milieu du XIIIe siècle, Ephraim E. Urbach, eminent biographe des Tossafistes, cite en bonne place R. Yehiel ben Joseph de Paris et R. Tobia ben Eliahu de Vienne, en Dauphine. Urbach met l'accent sur le rôle de R. Yehiel dans ce qu'on a appelé le «Procès du Talmud» (Paris, 1240}, sur sa contribution à la littérature tossafiste (Tosafot) et sur ses recueils de décisions rabbiniques (pesaqim)1• ll décrit également les rélations entre R. Tobia et R. Yehiel, les contacts de R. Tobia avec certains de ses collègues et élèves en Allemagne, ainsi que ses formulations dans le domaine de la Halakha2• R. Yehiel et R. Tobia y apparaissent comme des collègues, des maïtres tossafistes féconds et respectés. Dignés successeurs de la tradition tossafiste du nord de la France, telle qu'elle fut illustrée par leur maïtre R. Juda Sire Leon (qui est mort en 1224 et dont R. Yehiel a été le successeur à la tête du centre d'études tossafistes de Paris). Juda Sire Leon fut un des principaux élèves de Isaac ben Samuel de Dampierre (mort en 1189)3